"L" - 2013
Cour Carrée du Louvre, Paris
stickyfinger series (n°4/10)
quatrième volet de la série stickyfinger
soixante-quinze empreintes originales sont placées dans la Cour Carrée du Louvre
fourth part of the stickyfinger series,
seventy-five originals fingerprints are placed in the square courtyard of the Louvre
"L" - 2013
catalogue "75gr" - ed.galerie Intuiti, Paris 2013
304 empreintes – 1 à 75 placées dans la cour carrée du Louvre à Paris – 76 à 304, revue 75gr numérotée et signée accompagnée d’une empreinte originale sous blister. 80cm x 68cm (pliage 20x17cm)
304 fingerprints - 1 to 75 placed in the square courtyard of the Louvre in Paris - 76 to 304, "75gr" magazine numbered and signed with an original fingerprint in blister - 31,5x 26,8in (folding 7,9x6,7in)

Potlatch
Le geste primordial de peindre, accompli, répété, du bout du doigt. L’index plonge dans la matière noire. S’encre. L’oeuvre se construit en sillons. L’empreinte est digitale, elle est trace. A la fois objet et signature, quasi biométrique. Pas tout à fait, pourtant. Au delà des dessins formés par la crête dermique, un ajout minuscule de matière résiduelle posée au centre du composite, vient dire une autre histoire. L’unicité en est troublée, la permanence de la figure cutanée est alors contredite. l’identification impossible. Les minuties dans la répétition deviennent divergentes, irrégulières, inclassables. Chaque geste crée un nouvel univers, une anomalie. Perceptible, original, comme autant de nouveaux scénarios figuratifs. Des noyaux, des deltas, des lacs. Des arches, des boucles, des tourbillons, des plis, des îlots, des crochets, des ponts. Et des visages, des structures ou des paysages sont eux identifiés, reconnus. Accumulés sur la toile ces fichiers d’un genre particulier composent un agencement panoptique positif, un miroir, une récurrence. Stockés sur des supports individuels, l’artiste disperse ses dermatoglyphes au gré de ses désirs de brillance, de fulgurance. Il sème ces preuves menues mais tangibles de son existence et les diffuse en les cachant. Certaines ont un emplacement de rêve, d’autres sont même au spectacle. Au Centre Pompidou, au Moma, au Chelsea Hotel, dans la cour carrée du Louvre… D’autres encore, circulent, mobiles à jamais. Mais l’énigme demeure……Naturellement. Qui dépasse l’entendement. C’est de don qu’il s’agit, de don et d’aventure. D’évasion.
Pascale Geoffrois




